11 septembre 2011

Les Enfants du Bunker


Lefranc est de retour ! Le légendaire journaliste imaginé par Jacques Martin vit sa vingt-deuxième aventure dans Les Enfants du Bunker, sous la plume de Michel Jacquemart au scénario, et sous le pinceau d'Alain Maury au dessin. Cet album, nous vous l'avons présenté il y a quelques mois et nous l'attendions avec impatience.

Sorti dans toutes les bonnes librairies le 27 avril 2011, et numéro 1 des ventes à la Fnac lors de sa parution, cet épisode sort des sentiers battus. Car le véritable héros de l'album, c'est Jean le Gall, dit Jeanjean. Apparu en 1952 dans La Grande menace, nous l'avions connu louveteau. Voici qu'il va vivre son premier camp éclaireur en Bretagne, à proximité d'un étrange manoir qui résonne encore de la légende des templiers, tandis que Lefranc sort d'un coma et revient d'une Algérie meurtrie par la guerre d'indépendance. Le souhait de l'éditeur ? Un épisode fantastique. Les lecteurs ne seront pas déçus. Le paranormal y tient effectivement sa place.

Perfectionniste, Alain Maury a travaillé deux ans sur cet album. Les Amis du Signe de Piste avaient pu faire sa connaissance lors du festival Dédica'Marcq 2003. À cette occasion, le dessinateur formé dans les studios Peyo (Alain Maury a signé pas loin d'une dizaine d'albums Schtroumpfs et Johan et Pirlouit) a pu découvrir l'extraordinaire travail de l'illustrateur du Signe de Piste présenté dans l'exposition « Pierre Joubert, entre plumes et pinceaux ». Une documentation précieuse pour celui qui quelques années plus tard allait se lancer dans Les Enfants du Bunker, l'aventure la plus scoute de Lefranc. De la représentation de la gare de Saint Malo de la fin des années 50 aux détails du camp et des uniformes scouts, chaque dessin a été l'objet d'une minutieuse documentation « à l'exception d'un anachronisme volontaire, nous précise Alain Maury : c'est le genre de détail qui m'amuse, et qui risque d'animer les débats sur les forums de fans de Jacques Martin, dont plusieurs se montrent très pointilleux sur certains détails. » Avis aux spécialistes !

Et le prince Éric, dans tout cela ? Évidemment, ce n'est pas un personnage de l'album. Mais les amateurs de littérature scoute souriront à l'évocation du héros de Serge Dalens à trois reprises au fil des cases : Le Bracelet de vermeil, Le Prince Eric, La Mort d'Eric… Là encore, nous vous laissons le plaisir de découvrir ces clins d'œil du dessinateur.

On peut même voir dans certaines scènes des clins d'oeil à notre héros préféré... Cette rencontre sur un quai de gare ne vous rappelle rien ?


5 commentaires:

  1. Je ne suis pas convaincu par votre discours sur la qualité de la documentation . Les albums actuels sensés se dérouler dans les années 50 fourmillent d'anachronismes. Déjà dans "Noël noir" on trouvait des curés de 1955 avec des ornements années 70. Dans le bunker, on ne comprend pas pourquoi les scouts ont les couleurs des scouts d’Europe. Au milieu des années 50 les culottes étaient beiges. Le lys ressemble fortement à celui des scouts belges, mais alors il eût fallu les dessiner en uniforme bleu intégral.

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  2. Ca dépend ce qu'on recherche : un manuel historique ou une BD divertissante. Si la culotte de velours beige était l'uniforme officiel dans les années 50, il n'était pas rare de croiser des unités ayant conservé celle bleu marine, comme l'attestent les photos de Manson. Le côté graphique a aussi dû jouer dans le choix du dessinateur, car c'est moins terne qu'un uniforme tout en beige. Quand à la fleur de lys, on peut aussi imaginer que c'est un clin d'oeil d'Alain Maury qui est belge. je lisais aussi dans une de ses interview qu'il aimait à glisser quelques anachronismes volontairement. pour ma aprt, ça me semble plutôt pas mal documenté, même si ce n'est pas parfait. Mais je en pense pas que c'était le but premier du dessinateur.

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  3. A partir du moment où vous revendiquez une continuité chronologique avec une série qui a effectivement débuté dans les années 50 ("la grande menace") vous avez deux options: soit vous optez pour une actualisation du contexte historique comme l'ont fait les dessinateurs choisis par Jacques Martin jusqu'à "l'Ultimatum"(situé dans les années 2000), soit vous respectez au mieux la reconstitution historique. Dans la "grande menace" dessinée en 1952, vous n'avez pas de problème d'anachronisme puisque vous êtes dans la contemporanéité. En réutilisant le scenario du "maître de l'atome" réalisé en 1954 par Jacques Martin", le parti pris exigent a été de se réinsérer dans un contexte historique auquel on a d'autres points de référence authentiques. D'où le malaise si on tombe sur des erreurs grossières qu'il serait sans doute possible d'éviter.

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  4. Dans la bd on chante en 1955 une chanson qu'Hugues Aufray a composé en 1964! Soit c'est le petit frère d'Hugues Aufray qui est dans la troupe, ou un voyant extra lucide!

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  5. Cet album particulier m'a plu, et beaucoup, encore bien plus que je l’espérais. J'ai, c’est vrai, aimé dès le départ la série, les premiers mais je le crains, dans le désordre et ne les ai pas tous lus encore... Dès le début j'ai pressenti que le départ dans la vie de Guy Lefranc n'avait pas été très rose même s’il vivait bien maintenant : appartement à Paris, Alfa-Roméo, majordome... quoiqu’il ait connu sa jeunesse pendant la 2ème Guerre Mondiale... Et pour Jeanjean ! ce louveteau d'environ huit ou neuf ans qu'on découvre si gentiment dans le premier album "La grande menace" et je pressentais pour lui une enfance encore plus problématique que pour l’autre ! Au cours des aventures qui se passent je ne fais que de m'intéresser au passé probable de ces deux personnages qui m'intéressait de plus en plus peu à peu... Quinze ans enseignant dans une institution psychopédagogique et intégré dans une équipe psy', quel bonheur quand je découvre l'affaire "bunker" ! c'est un bonheur bien sûr parce que j'ai rencontré des enfants ou préadolescents qui avaient vécu un peu dans cela. Les dessins, le scoutisme sans en parler plus qu'il n'en faut mais si merveilleusement et je n'ai jamais été louveteau ni éclaireur dans mon enfance, hélas peut-être? Enfin, je le répète, cet album est une merveille, même si cela a déplu à d'autres lecteus et passionnés des "Lefranc", à chacun son truc d’y trouver son plaisir, comme on dit. Décidément je finirai par compléter peu à peu ma série !

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